Poutine de A à Z by Vladimir Fédorovski

Poutine de A à Z by Vladimir Fédorovski

Auteur:Vladimir Fédorovski [Fédorovski, Vladimir]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science politique, Russie, Biographie
ISBN: 9782234081550
Éditeur: Stock
Publié: 2017-02-28T23:00:00+00:00


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Notes

1. Pierre Grosser, 1989, l’année où le monde a basculé, Perrin, 2009.

RÉUNIFICATION ALLEMANDE

À la fin des années 1980, l’abandon de l’Europe de l’Est et la réunification de l’Allemagne sont devenus des nécessités physiques : l’Empire soviétique extérieur s’écroule parce que l’Empire intérieur implose. En 1989, Iakovlev ne se cache plus de soutenir la réunification allemande, ce qui le met en conflit avec le KGB, qui entend garder fermement la RDA au sein du pacte de Varsovie.

Au printemps 1989, les événements s’accélèrent, des gardes-frontières hongrois cisaillent le rideau de fer des barbelés qui marquent la frontière autrichienne. Au cours des semaines suivantes, des Allemands de l’Est partent « en vacances » en Pologne ou en Hongrie, transitant par une Tchécoslovaquie où le gouvernement communiste ultra-conservateur est désormais impuissant. Ils réclament des visas pour l’Allemagne de l’Ouest, les obtiennent, puis demandent, une fois sur place, l’asile politique. Le flux grossit. Fin août, plus de 100 000 réfugiés sont passés ainsi de RDA en RFA, au volant de leurs Trabant pétaradantes, les petites 4CV à moteur deux temps du régime.

À Bonn, l’ambassadeur américain Vernon Walters fait une déclaration en allemand à la Deutschlandfunk, la station de radio publique d’information : « Il n’est pas normal qu’il y ait deux Allemagnes… » Interrogé sur l’éventualité d’une réunification dans un avenir proche, il répond par l’affirmative. Pour ce qui est de la présence de troupes américaines en RFA, il ajoute que cela dépendra de l’OTAN et du bon vouloir des Allemands eux-mêmes : « Vous nous dites “partez”, et nous partons. »

Du côté de Margaret Thatcher, rien d’autre qu’une inquiétude quant à la restauration d’une Grande Allemagne sur le continent. Le seul dirigeant occidental, en revanche, qui refuse de toutes les fibres de son corps le changement en cours est François Mitterrand : le témoignage de Jacques Attali dans Verbatim III est, à cet égard, des plus éclairants. Courant août, le chef de l’État français refuse de prendre en compte l’exode est-allemand : « La réunification est impossible. » Le 10 septembre, il s’interroge, excédé : « Combien de temps Gorbatchev va-t-il tolérer cela ? C’est le désordre dans le pacte de Varsovie… »

Au Kremlin, les réunions stratégiques mettent en présence les représentants de la tendance dure (le directeur du KGB Krioutchkov et le ministre de la Défense Yazov) et les réformateurs (Iakovlev et le ministre des Affaires étrangères Chevardnadze), face à un Gorbatchev arbitre des débats. C’est donc au cœur du pouvoir moscovite que va se décider le miracle de la chute du mur de Berlin. « Si nous optons pour la force, a glissé en aparté Iakovlev à Gorbatchev, nous serons les otages du KGB et de l’armée. C’en sera dès lors fini des réformes en Union soviétique et, au bout du compte, nous serons chassés du pouvoir. » Gorbatchev évoque le problème en privé avec Raïssa et décide de ne pas intervenir. Cette volonté d’en finir avec la spirale de la répression fut aussi confortée par un argument de poids



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